Pourquoi les vidéos de Kam, un jeune Américain, sont-elles passées de 8 millions de vues à un petit millier dès qu’elles ont montré des manifestations en lien avec le mouvement Black Lives Matter ? TikTok, le réseau social chinois qui fait de l’ombre aux géants du web, aurait-il pratiqué une forme de censure ? « Complément d’enquête » a obtenu le témoignage, rare, d’un ancien modérateur de la plateforme.
Avec ses courtes vidéos de danses ou de chats, rigolotes et rythmées, TikTok promeut une vision du monde qui se veut divertissante… Kam, un jeune Américain, a fait un carton sur le réseau social en filmant son père, un homme d’habitude autoritaire, qui s’est mis à la danse pendant le confinement. Sa vidéo a été vue plus de 8 millions de fois.
Fort de ce succès, Kam a alors décidé de filmer son quotidien et de faire de TikTok son journal de bord. Dans l’intention de « simplement montrer aux gens ce qui se passe ici : qu’on est toujours mobilisés, qu’on exprime notre opinion, de manière pacifique, et dans la bonne humeur », il s’est mis met à poster des vidéos militantes des manifestations du mouvement Black Lives Matter.
Mais surprise : là où ses vidéos de danses faisaient des millions de vues, ses vidéos de manifestations ont fait un bide. Le nombre de vues a chuté, atteignant à peine 1 000 ou 2 000… Kam se demande si TikTok ne les aurait pas jugées trop politiques… Il pense avoir été victime de ce que l’on appelle le « shadow ban« .
Extrait de « Tous toqués de TikTok ! », un document à voir dans « Complément d’enquête » le 14 janvier 2021.
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